L’école et le COVID-19

A notre arrivée le 2 mars 2020, il ne restait plus qu’une semaine d’école pour finir l’année scolaire. Comme expliqué dans mon article sur « la future école des enfants », le rythme scolaire indien est complétement différent du rythme scolaire. Les vacances démarrent à la mi mars pour redémarrer une nouvelle année scolaire le 1er avril.

Cependant les enfants ont pu découvrir et appréhender l’environnement de leur future école. L’équipe pédagogique a organisé des activités loisirs au rythme de deux heures chaque matin (de 8h à 10h). Le directeur m’ayant proposé de les accompagner durant leur activité, nous n’avons pas hésité à les inscrire. Chaque enfant pouvait choisir son activité: karaté, football, patins à roulettes (rollers pour les plus confirmés), musique, art, équitation pour les plus de 10 ans…

Milan voulait se lancer dans le karaté mais avec la barrière de langue il n’était pas à l’aise. Il a rejoint son frère en activité artistique. Les activités ont démarré le 12 mars 2020. Avant de commencer l’activité, nous avons pu découvrir que l’école organisait une cérémonie d’ouverture avec un temps de prière.

Chacun des enfants s’assied en file indienne dans la rangée de l’activité choisie. Le directeur introduit l’ouverture des activités en demandant aux enfants si ils sont heureux d’être là. Il demande à chaque enfant de sourire, et leur explique que c’est une chance pour eux d’être là.

Let’s go with a big smile !

Malheureusement pour la santé de tous, les activités ont été interrompues au bout de trois jours. Avec la pandémie du COVID-19 dans le monde entier, l’école a fermé ses portes le 15 mars 2020.

La rentrée scolaire programmée comme chaque année le 1er avril n’a pas eu lieu. Les responsables ont créé des groupes WhatsApp par classe. Nous recevions le travail scolaire via cette application jusqu’aux vacances qui ont débuté vers le 1er mai et pris fin le 5 juin 2020.

En juin, l’école a pris la décision d’enseigner en visioconférence. Seuls les parents ayant inscrits leurs enfants pour la nouvelle année scolaire recevaient le lien d’invitation pour participer à la séance de classe en ligne. Eh oui, l’école étant physiquement fermée, un pourcentage important de parents trouvaient inacceptable de payer la scolarité.

L’équipe pédagogique a aménagé un emploi du temps spécifique à l’école en ligne. Il semblait inapproprié de demander à de jeunes enfants de rester assis devant leur ordinateur ou leur téléphone de 8 heures à 13 heures. Chaque matin, Hugo et Milan participent au cours depuis juin. Le premier cours démarre à 10 h 40 et le dernier cours se termine à 13 h 45 avec des pauses de 10 minutes entre chaque cours. Ils ont chacun trois cours différents par jour et changent d’enseignant pour chaque matière.

Par exemple en ce moment, Milan a:

  • lundi : maths, science de l’informatique, danse
  • mardi : hindi, maths, anglais
  • mercredi : anglais, maths, art
  • jeudi : hindi, anglais, E.V.S (sciences de l’environnement)
  • vendredi : culture générale, E.V.S, maths

Hugo a:

  • lundi : hindi, anglais, art
  • mardi : E.V.S, maths, anglais
  • mercredi : science de l’informatique, E.V.S, hindi
  • jeudi : danse, maths
  • vendredi : maths, culture générale, anglais

Pour le moment, ils ne participent pas au cours d’hindi. Nous préférons que les enfants se concentrent sur l’apprentissage de l’anglais. Pendant l’heure d’hindi, je leur enseigne le français à partir des leçons qui me sont envoyées par l’école de Paris. Seul François prend des cours d’hindi. Nous avons une enseignante qui vient chaque soir à la maison pour enseigner l’anglais aux garçons (45 minutes chacun) et l’hindi à François (pendant 1heure).


Le retour physique à l’école est loin d’être à l’ordre du jour. Une amie, enseignante dans l’école des enfants, nous a informé qu’à la demande des parents il n’y aurait pas de retour à l’école avant décembre. Est-ce pour protéger leur famille du virus ou pour ne pas payer l’école ?

Suite au confinement, l’état du Gujurat a publié une loi en juillet dernier soulignant que les cours en ligne devaient être gratuits pour tous. Les parents de DPS school (école des enfants payante), pourtant très aisés pour la plupart, n’ont pas tardé à réagir. Devant toutes ces réactions, la direction a stoppé les cours pendants trois jours, le temps de prendre une décision. L’équipe pédagogique a finalement décidé de reprendre l’enseignement en rendant l’école en ligne gratuite pour tous.

Nous sommes outrés d’observer que ça ne dérange personne que le directeur n’ait pas été rémunéré pendant cette période (il a d’ailleurs démissionné), que les enseignants n’ont été rémunérés et ne sont encore rémunérés qu’à hauteur de 50 % de leur salaire. Et ici, il ne peuvent pas compter sur la perception du chômage qu’il soit technique, partiel ou total. Ca n’existe pas ! Ils doivent se débrouiller pour payer leurs charges du quotidien.

A savoir que le salaire d’une personne qui enseigne en école privée comme dans l’école de Hugo et Milan ne varie que de 15 000 roupies (168 euros) à 40-50 000 roupies (450 – 561 euros). Un enseignant en école public touche un salaire de 50 000 roupies, un peu plus selon l’expérience.

Notre professeur d’anglais à domicile était très contente que nous la sollicitions. Ceci lui a permis d’avoir un complément de salaire (9 000 roupies par mois soit 101 euros par mois pour les trois et non par personne).

Cette semaine est une semaine un peu particulière: examens. Hugo et Milan ont chacun un test en ligne par matière et par matinée. Ils n’ont pas classe cette semaine. Je ne manque pas de leur rappeler qu’ils ont leur leçon de français au programme de la journée.

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